L’autre jour, je regardais un reportage sur d’anciens guerriers des Forces Spéciales qui initiaient une expérience avec vingt-cinq civils de 24 à 44 ans pour leur faire découvrir la rudesse de leur métier en les plongeant directement au cœur de l’action.
C’était très intéressant, enrichissant, impressionnant, émouvant même. J’ai trouvé les instructeurs vraiment sympathiques, malgré ce ton froid, dur et cassant qui oblige la recrue à se positionner face à la réalité de cet univers bien particulier en s’affermissant davantage. Comme disait l’une des participantes (oui, trois femmes s’étaient données cet incroyable défi), « ce ne sont pas des bisounours », ils affrontent des situations très compliquées , voire dramatiques en permanence, et leurs exercices d’entraînement sont donc forcément extrêmement difficiles.
J’admire ces hommes pour leur engagement et leur implication qui peut aller jusqu’au sacrifice ultime. Des hommes courageux, généreux, serviables et dévoués, toujours prêts à aider, protéger, sauver, défendre quelqu’un en position de détresse ou de faiblesse, et dont les forces physique et mentale – poussées au paroxysme de leurs capacités – se développent au fur et à mesure des « drill » (terme militaire pour désigner des entraînements mécaniques et répétitifs), des expériences et des situations qu’ils rencontrent et qui les font mûrir très vite. C’est un bouleversement total de leur vie. Et c’est surtout « un métier de passionnés ! », comme l’affirmait l’un des instructeurs.
Au cours de cette expérience, un civil de 38 ans, pourtant très costaud et très solide, était sur le point de craquer car son corps ne parvenait plus à suivre le rythme éprouvant de ce stage intensif qui durait environ dix jours.
Les instructeurs l’ont alors entouré avec beaucoup de bienveillance pour tenter de lui faire comprendre qu’il était peut-être temps pour lui de cesser l’aventure, car sa santé en dépendait. Et comme disait si justement l’instructeur en chef « On leur apprend à être bons mais pas cons ».
La crainte du participant était de décevoir ses filles parce qu’il n’aurait pas été au bout du stage. Il avait les larmes aux yeux lorsqu’il l’évoquait. Il était à bout physiquement mais refusait de « rendre son brassard » et de baisser les bras devant ce défi, signe d’un échec évident pour lui. Il voulait que ses filles soient fières de leur papa. Il affirmait d’ailleurs avec beaucoup de force et d’émotion leur avoir enseigné de ne jamais abandonner face à une situation difficile. Alors, bien évidemment, s’il capitulait lui-même, ce serait un double échec pour lui.
À tous ces papas merveilleux qui veulent que leurs enfants n’aient pas à rougir d’eux, je leur dirais ceci :
Messieurs, vous avez sans doute été éduqués à la dure, on vous a certainement fait croire qu’il fallait être forts pour les autres, que les hommes ne devaient pas pleurer ni montrer leur vulnérabilité de quelque manière.
Mais qu’est-ce que veut dire « être fort », réellement ?
Si vous souhaitez que vos enfants soient fiers de vous, montrez-leur qui vous êtes dans toute votre globalité. Tout comme ce monde se montre duel, vous avez vous aussi une part d’ombres et de lumières. Si vous ne révélez qu’une partie de votre personnalité – vos forces, donc – vous ne vous montrez pas authentiques. Vous ne révélez qu’une facette de vous-mêmes et empêchez vos enfants de prendre conscience de leurs propres faiblesses.
La perfection n’existe pas dans cette réalité.
En enseignant à vos enfants que parfois ils ont le droit d’être vulnérables, de se tromper ou d’abandonner une situation, vous leur montrez qu’ils ne sont pas invincibles mais humains !
Oui, il faut toujours aller plus loin pour se perfectionner, oui, il faut tout faire pour éviter de « baisser les bras », de se décourager, mais parfois il vous arrive d’être plus fragiles physiquement, émotionnellement ou mentalement, et vous devez en tenir compte, vous devez l’accepter. Vous n’êtes pas des machines.
Si vous n’aidez pas vos enfants à comprendre puis accepter leurs propres faiblesses, non seulement vous risquez d’altérer leur sensibilité, mais le jour où un échec sera inévitable, ils en souffriront énormément parce qu’ils n’auront pas été préparés à cette possibilité.
Quelle que soit la situation que vous affrontez, vous n’êtes pas parfaits.
Et accepter d’être vulnérables est une grande force et surtout une belle forme d’intelligence et de sagesse.
Ne faites pas de vos enfants des « modèles ». Laissez-les tomber, s’égratigner le genou, se tromper ou décider de faire marche-arrière. Ces moments qui pour vous peuvent paraître des instants de faiblesse ne sont qu’en réalité des leçons de vie qui leur apporteront plus de maturité spirituelle. Parce qu’ils auront goûté à l’échec, à l’erreur, au découragement, ils comprendront avec le temps la valeur de l’effort, du courage et de la persévérance. Et ce sera alors un choix. Un choix personnel qui leur appartient. Ils ne se diront plus « il faut que je réussisse, parce que mon père m’a éduqué en ce sens », mais ils diront « je veux réussir parce que c’est mon cœur qui me l’inspire ! »
Vous êtes tous parfaits dans votre imperfection. Vous vous êtes incarnés dans un corps humain pour vivre et comprendre cela. Et une fois que vous l’aurez compris puis intégré en vous, vous pourrez alors accueillir pleinement la beauté, la puissance et la grandeur de votre Âme, la perfection de votre Être divin !
Tendrement,
Nathalie
Nathalie Fargin
Conseillère en développement spirituel, personnel et en psychothérapie
Capacités de clairsentience et de clairaudience