Ma chère Flamme,
Je t’écris ce mot car je ressens tes craintes…
Je ressens que tu aimerais réellement me parler, faire ce premier pas si difficile pour toi, mais que cette blessure de trahison que tu as vécue a laissé de profondes empreintes au fond de toi.
Je comprends.
Je comprends comme cela doit être dur de se sentir retenu par une peur, alors que le désir est bien là, aussi réel que les battements de ton cœur te font prendre conscience de cette vie qui t’habite.
Que puis-je te dire pour te rassurer, te sécuriser à ce propos ?
Mon cœur t’est destiné, même si je ne t’ai encore jamais rencontré et, si tu es prêt à me retrouver, bien sûr, je ne veux pas d’un autre homme. C’est vraiment étrange pour moi de ressentir cela. Je ne t’ai jamais vu, ne t’ai jamais parlé, ni même lu, et je ressens malgré tout ce lien si fort…
Peut-être que tu n’en as pas conscience toi-même, que tu ne comprends pas ce lien, pourquoi il t’est tombé dessus, comme ça, d’un coup ? Moi aussi j’ai été surprise lorsque mes Guides me l’ont appris. Je ne m’y attendais pas du tout. Je n’ai rien fait en ce sens. Mais quand j’ai su et compris qu’il s’agissait de celui que, en fait, j’attendais depuis toujours sans le savoir, ma position et mon ressenti ont changé.
Si cela peut te rassurer un peu, je ne souhaite que ton bonheur, vivre et m’épanouir avec toi, construire avec toi. Les histoires légères ne m’intéressent pas et je suis incapable d’aimer deux hommes à la fois. Je suis quelqu’un d’entier.
Je sais, c’est sans doute bien maigre comme argument pour tenter de te réconforter, au vu de ce que tu as sans doute enduré. Pardonne-moi. Je ne sais pas comment te dire que tu n’as vraiment aucune crainte à avoir à ce sujet parce que je ne souhaite que notre épanouissement à tous les deux. Je veux quelque chose de simple, de fort, de profond et de durable. Voilà. Je n’arrive même pas m’imaginer te trahir. C’est inconcevable, pour moi. Je ne l’ai jamais fait avec mes anciens partenaires, alors avec toi… c’est de l’ordre du surnaturel.
Mais bon, je peux comprendre et accepter que tu aies peur…
Pourtant, j’aimerais tellement parler avec toi. Simplement. Apprendre à te connaître. Échanger des moments de complicité, des fous rires, des sourires, des discussions profondes sur différents sujets. C’est avec toi que je veux être, apprendre, partager et m’amuser, pas avec un autre.
Mes relations passées n’ont pas été satisfaisantes pour moi. Pourtant je persiste à vouloir croire au Grand Amour. Tu vois, je suis une romantique.
Ma Flamme…
Parfois, il suffit d’un moment de grand courage pour se rendre compte que l’on a en soi une force extraordinaire et que, finalement, la Vie n’est pas contre nous. Pourquoi devrais-tu revivre, encore et encore les mêmes blessures ? Souhaites-tu les entretenir, les choyer, les garder jalousement dans ton cœur ?
En osant prendre un risque pour aller vers la voie qui te semble juste, tu vas t’apercevoir, en fin de compte, que tout est simple, que tu t’es fait tout un film horrible de la situation comme un cauchemar que tu ressassais dans ta tête et qui t’aveuglait. C’est toi qui amplifies cette peur qui te ronge. Elle n’a plus lieu d’être à présent…
Tu verras que, lorsque tu te décideras à m’envoyer un message, que nous échangerons verbalement, tout s’apaisera en toi, tout deviendra clair. Tu comprendras finalement que tu t’es fait une montagne de ce moment si spécial.
Il suffirait simplement que tu me parles, que tu te confies à moi…
J’ai moi-même expérimenté une situation similaire, mais dans un autre domaine.
Toi, ta peur se situe dans ta vie sentimentale, moi elle est reliée à ma vie professionnelle, ou plus exactement à un contact physique avec un public ; c’est-à-dire m’exprimer face à un auditoire est assez terrifiant pour moi. Et pourtant, tu sais, j’ai tant de choses à dire, tant de choses à partager. J’y aspire tellement !
Mes Guides me font comprendre depuis des années que je vais être amenée à parler en public pour enseigner, former, guider, communiquer, informer. Je panique à cette idée mais d’un autre côté, elle me galvanise ! Étrange, non ?
Peut-être pourrais-tu m’aider ?
Je sais que tu as réussi professionnellement, que tu as aussi un statut de leader. Tu dois être à l’aise devant un auditoire. Tes conseils seraient les bienvenus… 😉
Je te raconte mon histoire…
J’ai fait un passage dans une couveuse d’entreprise pour tenter de développer mon activité de guidance. Et dans le cadre de cette période, j’ai dû faire un atelier devant des participants pour présenter mon activité. Cet atelier durait 3 heures. Imagine ! Moi, avec ma peur du public, combien j’étais tétanisée ! 😊
J’ai donc préparé tout un speech que j’ai appris par cœur (si ! si !). Un truc de fou ! Je ne pensais pas être capable d’emmagasiner autant d’informations dans ma tête sans la transformer en passoire.
Justement, en parlant de passoire… ☹
La veille, bien évidemment, je n’ai pas dormi de la nuit. Je me répétais et me répétais mon texte comme une actrice qui prépare un casting. Mon Dieu, mais quelle horreur, ce truc ! J’avais l’impression de ne pas être naturelle, tu vois, comme si… je récitais un texte ! Mais c’était mon seul repère, la seule bouée à laquelle je pourrais me raccrocher sans risquer de perdre le contrôle. « Le contrôle », parlons-en, ça aussi. À ce sujet, je me suis prise une belle leçon de vie ! Tu vas voir…
Le lendemain matin, jour « J », j’arrive dans la couveuse et met en place mon atelier dans la toute petite salle prévue à cet effet. L’angoisse montait en moi à mesure que l’heure approchait (c’est fou, j’en ressens encore l’émotion alors que je t’en parle). Puis les premiers participants sont arrivés. Je commence à lâcher les toutes premières phrases de ma présentation et au bout d’un quart d’heure, d’un coup, le blanc total ! Un énorme bug ! Je ne savais plus quoi dire. J’ai dû rester bien 20 secondes (20 secondes, je t’assure que c’est interminable !) sans pouvoir prononcer un mot, le regard figé sur les auditeurs qui me fixaient dans une attente confuse, les sourcils en accent circonflexe, sans comprendre pourquoi je m’arrêtais brusquement. Je me suis payée une telle honte que, subitement dans ma tête, j’entends la petite voix insidieuse de mon ego – tu sais, cette petite voix qui te dis que t’es trop nul et que ça ne sert à rien de continuer – me faire la lessive à une telle vitesse que j’étais à deux doigts de quitter la salle. Pour moi, il n’y avait pas d’autre choix. C’était clair, évident, je ne ferai pas carrière dans cette activité, je n’irais pas plus loin, je n’étais pas faite pour ça.
J’ai ressenti un tel échec que j’ai eu envie de pleurer, là, comme une conne devant ce tout petit auditoire qui n’y était strictement pour rien et, me tournant vers mes affaires, je m’apprêtais à les ranger pour sortir, partir, m’éloigner aussi loin que possible.
Mais juste à ce moment-là, j’ai entendu une autre voix dans ma tête… ou plutôt dans mon cœur. Elle me disait : « Oublie ton texte, improvise ! Active-toi au cœur des participants, sois vivante, spontanée, sois sincère et authentique ! ». Mes Guides, mon Âme, une fois de plus, tentaient de me sauver.
Et je les ai écoutés.
J’ai lâché mes feuilles de papier machine comme pour m’emparer d’un ultime espoir et me suis aventurée parmi les participants pour venir leur présenter un exercice ludique, sans même savoir où il allait me mener. Je me suis alors souvenue de cette expérience incroyable que j’avais vécue lorsque j’étais en formation à Paris dans cette école de musique à Pigalle où l’on devait, lors d’un cours d’expression scénique, improviser une scène sur un thème donné. Je me souviens que mon groupe paniquait sans trouver d’idée, que la prof nous répétait « Il vous reste 30 secondes, décidez-vous ! ». On se regardait tous dans le blanc des yeux sans savoir quoi faire, comptant sur les autres pour se décider. Alors, dans un ultime élan, pour ne pas disqualifier mon équipe, je me suis dévouée, je me suis lancée la première comme si une force intérieure m’y avait poussée. Je ne savais absolument pas ce que j’allais dire, je n’en avais aucune idée. Je me suis avancée sur la scène devant mes camarades qui me regardaient (ceux de mon groupe) surpris et ravis que je sois montée en première ligne, comme une vraie guerrière. Je n’en revenais pas moi-même ! La prof venait juste de boucler le « timing » et souriait, soulagée, satisfaite de me voir enfin bouger, dans l’expectative de la séquence qui allait suivre tandis que tout le monde guettait les premiers mots d’une réplique que je devais lancer et qui, à cet instant, n’existait toujours pas dans ma tête. Mais je ne sais pas pourquoi, j’étais confiante. Une force, une assurance étrange m’animaient alors.
J’ai fait quelques pas sur la scène qui tout à coup était devenue le théâtre d’une toute nouvelle perspective qui s’étalait devant moi (moi qui détestais me mettre en pleine lumière). Étrangement, je n’avais plus peur.
Tout en marchant, j’ai alors attrapé ma queue de cheval, ne sachant toujours pas ce que j’allais dire, et d’un coup, tout est venu. Tout est sorti avec une facilité déconcertante, si bien que, à la fin de la représentation, les élèves et la prof sont venus vers moi pour me féliciter, me questionnant sur mon expérience passée en art dramatique, persuadés que j’avais déjà roulé ma bosse dans ce domaine ! Je n’en suis pas revenue.
Du côté de la petite salle d’atelier dans cette couveuse d’entreprise, je m’animais alors, m’aventurais de chaise en chaise, frôlant les invités, reprenant cet élan soudain, et arborant cette attitude pleine d’assurance et d’expérience pour organiser des mini-consultations à cœur ouvert !
J’étais transformée ! Libérée ! Je trouvais enfin ma place dans cette salle exigüe et enchaînais les échanges avec les participants comme si j’avais fait ça toute ma vie ! C’était incroyable !!! Je n’étais plus la même. C’est là que j’ai ressenti pleinement la présence de mon Âme à l’intérieur de moi. Elle investissait son trône comme une reine, me montrait de quoi elle était vraiment capable ! Mais quel souvenir !
Je jubilais de plaisir ! Ma peur, envolée !
Je passais d’un état à un autre, d’un opposé à un autre avec une facilité remarquable ! Je n’en revenais pas moi-même.
J’avais réussi à dépasser ma plus grande peur et nageais comme un poisson dans l’eau, cette fois-ci sans bouée !
Morale de l’histoire : « On se crée une peur monumentale de ce qui n’est pas réel alors qu’il suffirait d’être honnête et authentique, de parler avec son cœur pour que tout devienne naturel, facile et instinctif. »
À la fin de l’atelier, les participants m’ont tous dit que ma présentation était géniale et qu’ils avaient eu l’impression que j’étais faite pour ça. Lorsque je leur ai parlé de cette angoisse qui m’avait prise soudainement à la gorge, ils m’ont regardée comme s’ils ne comprenaient pas de quoi je parlais. Ils n’avaient rien remarqué ! Tu te rends compte ? Le film que l’on peut se construire à partir d’une peur et l’égarement dans lequel on peut tomber ?
J’espère que mon histoire t’aura réconforté, t’auras donné un peu de courage à ton tour. Parfois il suffit juste d’écouter son cœur, d’écouter cette petite voix tapie au fond de nous pour comprendre que nous vivons constamment dans des illusions.
Ta petite voix intérieure sait parfaitement ce qui est bon et juste pour toi. Parce que ton Âme te guide vers ta destinée à chaque instant. Elle s’est incarnée avec un Plan précis qui la mènera droit sur un chemin d’Or et de Lumière… ! À chaque fois que tu n’écoutes pas cette voix, tu passes à côté de ces merveilles, de ces cadeaux que le Ciel te réserve.
Ne te laisse pas séduire par la voix de ton ego, tu seras perdant à coup sûr.
Seul ton cœur d’enfant connaît la réponse. Il est léger, spontané, pur et joyeux. Tu devrais lui faire confiance plus souvent… 😉
Je t’embrasse du fond de mon cœur.
Nathalie